Historique

Le Blériot XI


En 1906, Louis Blériot, alors âgé de trente-six ans, mit un terme à son association avec le pionnier de l'aviation Gabriel Voisin et se lança seul dans l'étude et la construction d'aéroplanes.

Blériot comprit que l'avenir était aux monoplans, et son premier projet, le Blériot V, était un monoplan à empennage canard; cet appareil s'écrasa après quelques vols et fut rapidement abandonné. La même année, il réalisa le Blériot VI Libellule, à ailes en tandem, avec lequel il réussit quelques sauts de puce à Issy-les-Moulineaux, au cours de l'été 107.


L'avion ne put cependant dépasser l'altitude de 12 m avant d'être modifié pour recevoir un moteur Antoinette de 50 ch (37 kW), le double de la puissance du moteur précédent, et d'être rebaptisé Blériot VI bis.
Un grand pas en avant fut franchi avec le Blériot Vil, un monoplan à moteur tractif, suivi par le Blériot VIII entoilé, reconstruit plus tard sous la dénomination de Blériot VIII bis puis Blériot VIII ter.

Le Blériot IX, qui se révéla très nettement supérieur, avec ses ailes d'envergure réduite recouvertes de papier et son moteur de 65 ch (48 kW), fut présenté au salon de l'automobile de Paris en décembre 1908, mais ne vola jamais.
Le Blériot X, biplan à hélice propulsive, qui ne fut pas terminé, lui succéda alors. Blériot n'avait obtenu qu'un succès très limité avec ses monoplans, alors que partout ailleurs les biplans donnaient la preuve de leur grande maniabilité.
Puis apparut le Blériot XI qui devait assurer à son constructeur une place de choix dans l'histoire de l'aviation. Le fuselage de cet appareil était réalisé en frêne avec des renforts et des entretoises en corde à piano, l'aile haute étant elle aussi en bois et le contrôle latéral étant assuré par le gauchissement de l'extrémité des ailes.
L'empennage comportait un gouvernail central et des gouvernes de profondeur montées sur les plans fixes horizontaux.
Le train d'atterrissage consistait en deux roues de bicyclette fixées à une paire de tubes en acier. Une troisième roue, de diamètre réduit, était installée sur une contrefiche placée sous le fuselage arrière.

Le premier Blériot XI fut assemblé à Neuilly à la fin de 1908 et présenté à l'Exposition internationale de la locomotion aérienne au cours du mois de décembre de la même année.
L'avion effectua son premier vol à Issy-les-Moulineaux le 53 janvier 1909 avec un moteur REP de 28 ch (21 kW) Le premier appareil se distinguait par l'installation d'une surface verticale supplémentaire sur le dessus du fuselage avant qui fut rapidement délaissée en raison de son manque d'efficacité.

De son côté le moteur REP fut remplacé par un Anzani de 25 ch (18,7 kW) entraînant une hélice Chauvière d'un excellent rendement avant la reprise des essais en vol le 27 mai 1909. Le 26 juin, Blériot à bord du Blériot XI modifié établit un nouveau record d'Europe : celui de l'endurance avec un vol de 36 mn 55 s. Ayant pris confiance, il décida de s'inscrire au concours du Daily Mail qui offrait un prix de l 000 livres sterling au premier pilote qui traverserait la Manche.

Avant tout, Blériot avait besoin de reconstituer son capital, qui avait fondu comme neige au soleil tout au long des années passées à dessiner et construire ses avions.
Le 25 juillet 1909 à 4 h 41, le pionnier s'envola d'un champ situé aux environs de Calais et, après avoir survolé la Manche à une altitude moyenne de 100 m, se posa, à peu près une demi-heure plus tard, sur une falaise près de Douvres.

Louis Blériot connut une gloire immédiate, et les commandes de Blériot XI affluant bientôt, il se lança dans la construction en série, en faisant toutefois appel au départ à des sous-traitants.
Entre 1909 et 1912, pas un seul concours aérien en Europe ne se déroula sans un Blériot XI parmi les vainqueurs, cet appareil étant piloté par les plus grandes figures de l'aviation européenne. Parmi celles-ci figurait Adolphe Pégoud, rendu célèbre par ses loopings.

A la fin de 1913, Blériot avait assemblé 800 machines, alors que la production globale de l'industrie aéronautique française, cette année-là, se montait à 1294 avions : une performance tout à fait remarquable..

Lorsque la France entra en guerre, en juillet 1914, l'aéronautique militaire possédait vingt-cinq Blériot XI, deux escadrilles de cavalerie étant équipées de monoplaces et quatre autres de biplaces Blériot Xl-2, propulsés par le Gnome de 70 ch (52 kW) et munis d'ailes plus larges (le Blériot Xl-2 pouvait emporter des grenades ou des fléchettes en acier).

La première utilisation militaire du Blériot XI eut pour cadre la Cyrénaïque et la Libye, où l'aviation italienne combattit les Turcs en 1911 et 1912.
Avant le début de la Première Guerre mondiale, le RFC et le RNAS britanniques avaient reçu quelques machines de ce type, et lorsque le conflit éclata, cinq squadrons du RFC en étaient dotés.
Sans compter les machines importées directement de France, la Grande-Bretagne et l'Italie produisirent sous licence respectivement 104 et 70 exemplaires.
Le Blériot XI BG ou Blériot-Gouin, variante biplace à aile parasol, fut conçu pour offrir une meilleure visibilité dans le cadre des vols de reconnaissance et de réglage d'artillerie.
Un certain nombre fut employé pendant les premiers mois des hostilités par trois escadrilles françaises et par quelques unités britanniques en France, Les autres variantes militaires du Blériot XI furent le Blériot Xl-3, triplace avec un moteur de 120 ch (89 kW) ; le Blériot XI El, monoplace d'entraînement ; le Blériot Xl-2 bis, biplace côte à côte doté d'un empennage arrière ressemblant à celui des Taube allemands ; et le Blériot XI RI Pingouin, rouleur destiné à l'entraînement au sol, muni d'ailes rognées et utilisé sur une grande échelle par les Français et les Américains en France (ces avions ne pouvaient décoller en raison de la suppression du revêtement des ailes sur de larges surfaces).

Au début de 1915, la plupart des Blériot avaient été retirés de la première ligne et expédiés dans les écoles. de pilotage. Un exemplaire fut restauré au cours des années trente, puis il effectua de nombreuses démonstrations aériennes avec l'escadrille Blériot.

Caractéristiques

Type : Traversée de la Manche
Constructeur :
Blériot Original (Jean Salis)
Envergure :
.7,81 m
Longueur :
7,05 m
Hauteur :
2,52 m
Moteur A :
Anzani 3 Cylindres
Moteur B :
Gnome 7B de 70 ch
Poids à vide :
350 Kg
Poids Max :
625 Kg
Autonomie :
Surface alaire :
14 m2
Vitesse Max :
60 Km/h
Vitesse croisière :
Equipage : Essence :
Consommation moyenne :
Plafond pratique :
Temps de vol :
Ascension Initial :
Plafond Max :
Huile :
Distance franchissable :
Charges Bombes :
Vol Initiale :
53 janvier 1909
Code Otan :