North
American T-6 Texan
Aucun
autre avion au monde n'a été construit dans un si grand
nombre de versions que le T-6.
Appareil d'entraînement le plus répandu de son temps,
ce monomoteur fut également utilisée bien d'autres tâches
: comme bombardier en piqué, comme chasseur, comme remorqueur
de cibles, comme avion de course, de contrôle aérien
avancé et d'épandage.
Il
est difficile de trouver un nom générique qui convienne
parfaitement, tant elle fut prolifique, à cette vaste famille
de monoplans métalliques solides et sûrs. En Suède,
ces appareils furent connus sous la dénomination de Sk 14, au
Japon sous celles de KIOW et K5Y, alors qu'en Australie ils furent baptisés
Wirraway, en Grande-Bretagne Harvard, en Espagne C.6. En France, ce
furent avant guerre les NAA-57 et, beaucoup plus tard, les T-6, des
dénominations telles que Texan ou SNJ.
.
.
En
comptant les modifications réalisées après guerre,
mais en excluant toutefois des exemplaires uniques ou très particuliers,
comme les avions de course ou les pseudo-Zero réalisés
pour les besoins du cinéma, près de deux cent soixante
versions de cet appareil furent réalisées. Les origines
de cette lignée remontent à une époque où
le nom même de North American Aviation n'existait pas encore.
La firme Général Aviation de Dundalk, dans le Maryland,
avait déjà mis au point les types GA-l à GA-15
quand l'US Army fit savoir, à la fin de l'année 1934,
qu'elle recherchait un nouvel avion-école destiné à
assurer la seconde phase de formation des élèves pilotes,
après un premier contact avec des appareils de moindre puissance.
Le bureau d'études de cette société, dirigé
par le vice-président J. Lee Atwood, produisit rapidement un
monoplan à aile basse dont la structure était entièrement
métallique, jusqu'au revêtement travaillant de la voilure,
attaché par des rivets à têtes fraisées (le
fuselage et les empennages restant toutefois entoilés).
Le train d'atterrissage était fixe, le moteur étant un
Wright R-975 Whirlwind de 400 ch, et les sièges du pilote et
de l'instructeur étaient disposés en tandem dans des habitacles
ouverts. L'appareil ne prit pas la désignation de GA-16, comme
cela eût été logique, mais celle de NA-16, le constructeur
venant en effet de changer de raison sociale.
Le
NA-16 vola à Dundalk en avril 1935, avec l'immatriculation civile
X-2080. A la base de Wright Field, les pilotes de l'US Army le préférèrent
à ses concurrents et virent en lui le meilleur avion de transition,
avant le passase sur avions d'armes. Il réclamèrent toutefois
un certain nombre de modifications, le prototype devenant le NA-18,
équipé d'un habitacle fermé à verrières
coulissantes.
Le train d'atterrissage était à présent soigneusement
caréné, le moteur étant un Pratt & Whitney
R-1340 Wasp de 600 ch. Ainsi transformé, celui-ci fut par la
suite vendu en Argentine, mais dès la fin de 1935, l'US Army
adopta l'appareil de North American Aviation, et le commanda à
quarante-deux exemplaires sous la désignation de BT-9.
Le constructeur s'installa alors en Californie, louant pour 600 dollars
par an des installations sises à Inglewood. Les BT-9 furent livrés
aux couleurs des appareils d'entraînement, avec le fuselage peint
en bleu, les ailes et les empennages en jaune de chrome, les marques
de nationalité de l'époque étant portées
sur le gouvernail de direction.
La plupart de ces avions, qui présentaient des becs fixes à
fente sur le tiers extérieur du bord d'attaque de l'aile et qui
étaient dépourvus d'armement, furent utilisés pour
la formation des pilotes. Les volets d'atterrissage s'abaissaient au
moyen d'un système manuel qui forçait ces derniers à
" pomper ".
C'était, semble-t-il, la première fois qu'un avion d'entraînement
était doté de volets, une caractéristique qui devait
se retrouver sur tous les dérivés de l'appareil de 1935.
Le R-975 Whirlwind, qui équipa la plupart des versions à
train fixe, à l'exception des NJ-I de l'US Navy et d'une petite
série réalisée pour la Chine, avait un diamètre
inférieur à celui du Pratt & Whitney Wasp, retenu
pour les modèles, beaucoup plus nombreux, qui furent munis d'un
train escamotable.
La visibilité vers l'avant était donc meilleure avec le
Wright. Le train d'atterrissage était situé loin en avant
du centre de gravité de l'avion, ce qui limitait le ris- que
de mise en pylône.
En outre, sur la plupart des versions, le collecteur d'échappement
se trouvait à l'avant du moteur et se prolongeait par un tuyau
courant sur le côté droit du capot.
De
nombreuses sous-versions, et notamment les appareils des deux premières
commandes françaises, eurent les saumons d'aile et le gouvernail
de direction arrondis, mais les NA-57 (ou, plus exactement, NAA-57)
livrés à la France possédaient la nouvelle aile,
qui, essayée sur le NA-54, était à la fois plus
solide que la précédente et plus facile à construire.
Les avions achetés par l'armée de l'Air étaient
en fait de deux types, fort peu différents l'un de l'autre :NAA-57
et.2 d'entraînement et NAA-57 P.2 de perfectionnement.
Leur acquisition se justifiait par le fait que l'industrie française
connaissait de nombreuses difficultés pour fournir des avions
d'armes pour pouvoir répondre immédiatement aux besoins
en matière d'appareils d'entraînement. Les NAA-57 entrèrent
en service dans l'armée de l'Air en 1939, leur utilisation se
prolongeant sous le régime de Vichy, et quelques-uns d'entre
eux tombant aux mains des Allemands, qui surent apprécier leurs
qualités.
De nombreux exemplaires construits au titre du second marché
n'ayant pu être livrés, en raison de la débâcle
de juin 1940, ils furent expédiés au Canada, où
ils prirent le nom de Yale.
Sur la plupart de ces avions, le tuyau d'échappement se prolongeait
au-dessus de l'emplanture de l'aile droite. Les commandes de pays étrangers
ne tardèrent pas à se multiplier.
Bien qu'il ait été difficile d'en trouver deux portant
sur des modèles identiques, le moteur fut toujours soit un R-975,
soit un R-1340, à deux exceptions toutefois : les Sk 14 réalisés
sous licence en Suède furent dotés de moteurs Piaggio,
d'origine italienne ; et les avions de la Marine impériale japonaise
reçurent des Kotobuki entraînant des hélices en
bois.
Les KIOWI et 2, de même que les K5YI, constituèrent des
dérivés japonais de l'appareil américain, dont
ils se distinguaient notamment par la verrière, l'arrière
du fuselage et la dérive.
Un
excellent avion d'entraînement au combat
C'est
le concours ouvert en 1937 par l'US Army Air Corps en vue d'aboutir
à un appareil d'entraînement au combat qui ouvrit de très vastes perspectives
à North American. Il s'agissait de réaliser une machine capable à la
fois d'assurer la formation initiale des pilotes et leur entraînement
au combat, possédant donc de nombreuses caractéristiques des véritables
avions d'armes.
Cette dernière devait en outre être pourvue de mitrailleuses fixes et
démontables, afin de permettre l'apprentissage des mitrailleurs et de
pouvoir em- porter, en cas de besoin, une petite charge de bombes.
Le NA-16 se prêtant bien à ce genre d'adaptation, les techniciens le
dotèrent d'un moteur Wasp entraînant une hélice Hamilton à pas variable.
Le train d'atterrissage, escamotable, était actionné par une pompe hydraulique,
entraînant également les volets, tandis que le système hydraulique fonctionnait
sous une pression atteignant 70 kg/cm2. Le train principal, situé en
avant du longeron principal de voilure, s'escamotait vers l'intérieur,
les logements des roues formant deux prolongements de l'emplanture du
bord d'attaque.
L'avion, baptisé NA-26, remporta la compétition de 1937, la version
de début de série étant le BC-I de l'US Army, dont certains exemplaires
furent les premiers avions conçus pour l'entraînement au vol aux instruments.
D'autres améliorations furent alors apportées à l'avion. En 1940, la
catégorie des avions d'entraînement de combat de l'US Army, désignée
précédemment par le sigle BC (Basic Combat), se trouva remplacée par
celle des appareils d'entraînement avancé (AT, Advanced Traîner) qui,
depuis treize ans, n'existait que sur le papier.
En conséquence, les BC-I devinrent des AT-6. La firme NAA fut bientôt
dans l'impossibilité de répondre, avec ses seuls moyens industriels,
aux commandes qui affluaient, bien que la surface de l'usine d'inglewood
soit passée de 14 770 2 à 185 800 m2.
Une nouvelle usine vit donc le jour à Dallas, au Texas, plusieurs autres
devant être implantées ailleurs par la suite pour permettre la production
de diverses réalisations de North American. C'est la raison pour laquelle,
à partir de 1942, le AT-6 fut baptisé Texan.
Déjà, depuis 1938, il avait reçu, dans les pays du Commonweaith, le
nom de Harvard, qui allait rester tout aussi populaire. En 1938, l'industrie
britannique n'avait pas été en mesure de satisfaire les besoins de la
RAF, les commandes ayant été passées trop tard.
La situation était donc comparable à celle qui régnait en France, et
les Britanniques durent acheter d'urgence des avions aux Etats-Unis.
Le premier d'entre eux fut le biplace d'entraînement de North American,
bientôt suivi par le Lockheed Hudson et le Consolidated Catalina.
Le Harvard Mk l était un BC-I doté d'instruments britanniques et de
sièges adaptés au port des parachutes anglais. La RAF reçut environ
la moitié des 4 768 Harvard commandés à North American et à Noorduyn
au titre de la loi Prêt-Bail. Plus tard, elle prit en compte l 380 Harvard
directement acquis auprès de Noorduyn, ainsi qu'après guerre chez Canadian
Car & Foundry. Enfin, au cours des années qui suivirent la fin du conflit,
elle s'équipa de deux cent quatre-vingt-cinq T-6J (un modèle fourni
par l'USAF aux forces aériennes d'Europe occidentale au titre du plan
d'assistance mutuelle). La production en très grande série.
Les énormes commandes passées pendant les hostilités concernèrent presque
exclusivement les versions AT-6A, AT-6C et AT-6D, ainsi que les SNJ-3,
SNJ-4 et SNJ-5, leurs équivalents dans l'US Navy.
Ces modèles étaient extérieurement semblables, avec des saumons d'aile
rectilignes à l'arrière, le fuselage à revêtement travaillant et la
possibilité de recevoir une mitrailleuse dans le poste arrière, la partie
postérieure de la verrière basculant vers le haut et vers l'avant, alors
qu'elle était fixe sur la plupart des versions précédentes. Le NA-88,
qui apparut en avril 1941, se caractérisait de son côté par une structure
entièrement nouvelle.
Déjà la production battait son plein, bien que les Etats-Unis ne fussent
pas encore engagés dans le conflit mondial. Les autorités craignant
une pénurie d'aluminium, cette version fut réalisée avec une voilure,
des volets, une dérive et des gouver- nes dont la structure était constituée
d'un treillis de tubes d'acier soudés. Les panneaux latéraux de l'avant
de fuselage, tout l'arrière de ce dernier, le plancher de cabine et
les stabilisateurs étaient en bois. Il fut possible d'économiser ainsi
565 kg d'aluminium ou d'alliage léger, sans aboutir à un avion beaucoup
plus lourd. Cette version, par ailleurs à peine plus chère à la production,
reçut les désignations de AT-6C, SNJ-4 et Harvard Mk IIA.
Mais la menace d'un manque d'aluminium s'estompant bientôt, les versions
AT-6D, SNJ-5 et Harvard Mk III marquèrent un retour à la construction
en alliage léger. Nouveaux équipements, nouvelles désignations En juin
1948, la catégorie AT de l'USAF (avions d'entraînement avancé) étant
remplacée par la catégorie T, la version standard de la fin des années
quarante devint le T-6G, qui comportait plus de deux cent cinquante
modifications. Le poste de pilotage, entièrement réaménagé, était doté
d'instruments plus performants et offrait une visibilité améliorée.
La position des mâts d'antennes était modifiée, tandis que le carénage
d'un cadre de radiocompas était installé sur l'arrière du fuselage.
L'hélice était nouvelle, la capacité des réservoirs se trouvant accrue,
et l'avionique modernisée et plus complète. La plupart des avions mis
au standard T-6G furent modifiés dans l'usine North American de Downey
(Los Angeles), mais d'autres subirent cette transformation à Columbus.
Ces derniers, tout d'abord désignés T-6H, reçurent par la suite la dénomination
de T-6G-NT. Pendant la guerre d'Algérie, le T-6G constitua la cheville
ouvrière de l'aviation légère de l'armée de l'Air engagée dans les opérations
de maintien de l'ordre.
Bien
que conçus à l'origine en tant qu'avions d'entraînement, les multiples
dérivés du NA-16 prirent une part active à de nombreux conflits.
Des Harvard Mk l furent armés de bombes en juillet 1940 ; plus tard,
lors de la guerre de Corée, le 6147th Tactical Air Control Squadron
de l'USAF effectua des missions d'observation tactique au-dessus de
la ligne de front, et des T-F et LT-6G spécialement développés furent
les premiers avions de contrôle aérien avancé (PAC). Au Kenya, les T-6
du 1340 Flight de la RAF opérèrent, vingt-quatre heures sur vingt-quatre,
contre les dissidents Mau-Mau. En Israël, la toute jeune Heyl Ha-Avir,
achetant tous les T-6 qu'elle put se procurer, les mit en œuvre dès
novembre 1948, armés de huit bombes de 50 kg et souvent de trois mitrailleuses,
dont une de 12,7 mm. En 1953, ces appareils, au nombre de quatre-vingt-dix,
servaient notamment à l'entraînement armé.
Mais ce chiffre n'est rien, comparé aux quelque quatre cent cinquante
machines qui, en France, équipèrent surtout l'armée de l'Air, mais également
quelques unités de l'Aéronavale, les T-6 étant employés de manière intensive
pendant la guerre d'Algérie, de 1956 à 1961. En 1969, au Biafra, des
appareils de ce type pilotés par des mercenaires combattirent les avions
à réaction de la force aérienne du Nigeria.
Historique
II (Atlas Copyright)
De
manière tout à fait étrange pour un avion conçu en 1935, le North American
T-6 servait encore au sein des forces aériennes d'une vingtaine de pays
à l'époque de son cinquantième anniversaire, en 1985.
Quand il fut conçu, cet appareil n'était destiné à rien d'autre qu'à
des missions d'entraînement, mais près de la moitié de sa carrière opérationnelle
a été consacrée à des tâches plus particulièrement liées au combat.
La production totale du T-6, qui a pris fin au terme de la Seconde Guerre
mondiale, a porté sur plus de 16000 exemplaires pour les seuls États-Unis,
et elle fut encore plus considérable si l'on. tient compte des avions
fabriqués au Canada, en Australie et en Suède.
Monoplan à ailes basses entièrement construit en métal, le Texan (Harvard
dans la Royal Air Force) se caractérise par un nez court dans lequel
sont installés un moteur en étoile Pratt & Whitney R-1340 et une longue
verrière abritant deux habitacles en tandem.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux exemplaires
de l'appareil furent cédés par les Etats-Unis et le Royaume-Uni à des
pays dont les forces aériennes étaient en cours de reconstitution et
qui n'avaient pas les moyens financiers de s'équiper d'appareils plus
coûteux.
Les versions les plus prolifiques de cette machine furent l'AT-6A, l'AT-6C
et l'AT-6D.
En 1958, plusieurs modèles du T-6 étaient en service dans cinquante-deux
pays du monde, et des dérivés dotés d'un armement furent employés dans
des opérations limitées menées par la RAF au Kenya et en Malaisie, par
l'USAir Force en Corée et par l'armée de l'Air française sur divers
théâtres d'opérations coloniales.
LeT-6G servit plus particulièrement en Algérie, où il effectua des missions
de lutte antiguérilla avec des mitrailleuses, des bombes, des roquettes
et des bidons de napalm.
En raison de son coût de maintenance peu élevé, de son faible prix d'acquisition
et de son coût opérationnel relativement bas, le T-6 a continué à être
employé dans des tâches anti-guérilla pendant de nombreuses années,
notamment au Mexique, en Afrique du Sud, au Zaïre et en Thaïlande.
En Europe, l'Espagne et la Turquie en utilisèrent un certain nombre
sur de longues périodes. Une centaine de T-6 volent encore dans une
dizaine de forces aériennes Sud-Américaines.
North
American Texan. SNJ et Harvard
Historique
III (Atlas Copyright)
Sans
aucun doute l'appareil d'entraînement le plus répandu de toute l'histoire
de l'aviation (avec 17 000 exemplaires construits par North American),
le Harvard se présentait comme un développement du prototype North American
NA-16, qui prit l'air pour la première fois en avril 1935.
Monoplan à aile basse cantilever, équipé d'un train d'atterrissage fixe
à roulette de queue, cet avion disposait de deux habitacles à l'air
libre en tandem et d'un moteur en étoile Wright R-975 Whirlwind de 400
ch (298 kW).
L'appareil fut commandé en série, après les essais officiels, sous la
dénomination de BT-9. Parmi les modifications réclamées dans le contrat
officiel figurait un habitacle fermé, le NA-18 de présérie recevant
un Pratt & Whitney R-1340 Wasp de 600 ch f447 kW).
Toutefois, le moteur Wright R-975 fut conservé sur les avions de série,
le BT-9 (42 exemplaires) étant suivi par le BT-9A (40 exemplaires) armé
de deux mitrailleuses de 7,7 mm, le BT-9B (117 exemplaires) comportant
des améliorations de détail et le BT-9C (67 exemplaires), à peu près
identique.
Un seul BT-9D, équipé de panneaux extérieurs de voilure et d'un gouvernail
modifiés, fut à l'origine du BT-14 (251 exemplaires), lequel possédait
un fuselage à revêtement métallique et un Pratt & Whitney R-985-25 Wasp
Junior de 450 ch (336 kW). En 1941, vingt-sept de ces avions reçurent
un R-985-11 de 400 ch (298 kW) en même temps que la nouvelle dénomination
de BT-14A. L'US Navy utilisa aussi quarante BT-9, qu'elle baptisa NJ-I,
ces appareils étant dotés du R-1340 Wasp.
Les versions d'exportation de ces machines à train fixe furent venduesen
Australie, un exemplaire étant utilisé comme modèle pour les appareils
construits par la Commonwealth Aircraft Corporation. La Chine acquit
quatre-vingt-cinq exemplaires et le Honduras trois, tandis que le Japon
et la Suède obtenaient une licence de production. La France acheta deux
cent trente appareils identiques au BT-9, dont deux cents pour l'armée
) de l'Air et trente pour l'Aéronavale, mais seuls cent onze exemplaires
d'un marché concernant un nombre équivalent de BT-14 furent livrés avant
la débâcle ; les machines restantes furent récupérées par la Grande-Bretagne
qui les affecta à la RCAF, où elles devinrent des Yale Mk l.
La nécessité de disposer d'un avion d'entraînement de base au combat
amena le développement du NA-26, qui se présentait comme une version
du NA-16 équipée d'un train d'atterrissage escamotable, d'un moteur
R-1340 de 600 ch (447 kW) et d'un équipement très proche de celui qui
se trouvait à bord des avions de combat de l'époque. Les versions de
série comprirent le BC-I (177 exemplaires), dont trente furent transformés
en BC-II pour l'entraînement aux instruments, le BC-IA (93 exemplaires)
avec une cellule modifiée et le BC-IB, construit en un exemplaire. La
mission d'origine ayant été abandonnée au profit de l'entraînement avancé,
de nouvelles dénominations furent adoptées.
La première version fut le AT-6 Texan (94 exemplaires), qui se différenciait
assez peu du BC-IA, Apparurent ensuite le AT-6A (l 847 exemplaires)
doté d'un R-1340-49 et de réservoirs aménagés, le AT-6B (400 exemplaires)
destiné à l'instruction des mitrailleurs, le AT-6C (2970 exemplaires),
le AT-6D (4 388 exemplaires) dont la structure avait été révisée en
vue d'économiser les alliages légers et le AT-6F (956 exemplaires) avec
une cellule renforcée. L'US Navy prit en compte un grand nombre d'exemplaires,
le NJ-I étant suivi par le SNJ-I (16 exemplaires) qui différait du BC-I
principalement par son fuselage à revêtement métallique, le SNJ-2 (61
exemplaires) avec un moteur R-1340-56, le SNJ-4 (2 400 exemplaires),
ainsi que le SNJ-5 (l 357 exemplaires identiques aux AT-6C et AT-6D)
et le SNJ-6 (931 exemplaires sur les 956 AT-6F de l'US Army, qui avaient
été commandés pour rUS Navy).
Quant
au SNJ-5C, il s'agissait d'un SNJ-5 pourvu d'une crosse d'appontage.
En juin 1938, la Grande-Bretagne commanda deux cents BC-I ; rebaptisés
Harvard Mk l, ces appareils représentaient la première tranche des cinq
mille machines prises en charge, la plupart dans le cadre de la loi
Prêt-Bail, La plupart des deux cents premiers Harvard Mk l furent embarqués
pour la Rhodésie du Sud en vue d'y mettre en œuvre le Commonwealth Air
Training Plan. Mais la RAF retint pour son propre usage la presque totalité
des deux cents avions suivants.
Après l'acquisition de trente appareils équivalents par la RCAF, six
cents autres, identiques au AT-6, furent réceptionnés sous l'appellation
de Harvard Mk II et répartis entre la RAF (20) et la RNZAF (67), le
reste étant cédé au Canada.
En plus des Harvard Mk T et Mk TT des Harvard Mk III, semblables aux
AT-6C et AT-6D, furent pris en compte. La dénomination Harvard Mk IIIB
s'appliqua à 2 610 appareils construits sous la désignation de AT-16
par la Noordyun Aviation Ltd. à Montréal pour le compte de la RAF et
de la RCAF. En 1946, cette firme fut contrôlée par la Canadian Car and
Foundry, qui assembla pour la RCAF 270 Harvard Mk 4 aux standards T-6G,
et 285 autres appareils identiques portant la dénomination de T-6J dans
le cadre du plan d'aide mutuelle de l'USAF, A partir de 1949, 2 068
T-6de différentes versions furent entièrement révisés sous la dénomination
de T-6G avec un R-1340-AN-1.
Caractéristiques
North American AT-6C / SNJ / Texan /
Harvard Mk 1
Origine : États-Unis
Type : biplace d'entraînement avec
capacités de lutte antiguérilla
Moteur : Pratt & Whitney R-1340-AN-1
9 cylindres en étoile de 410 kW (550 ch)
Performances : vitesse maximale à
1 525 m, 330 km/h ; plafond pratique, 6 555 m ;
distance franchissable, 1 200 km
Masses : à vide, 1 885 kg; maximale
au décollage, 2400 kg
Dimensions : envergure, 12,81 m; longueur,
8,99 m; hauteur, 3,58 m; surface alaire, 23,57 m"
Armement : mitrailleuses, bombes et roquettes
en fonction des forces aériennes concernées.
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