Mercredi 28 novembre 2007

Bonsoir et tout d'abord un grand merci à Béatrice qui a tenu jour après jour le récit de notre expédition agrémenté de superbes photos (nous en avons en réserve : il y a eu 4.800 photos prises en haute définition + 5 heures de vidéos en full H.D.).
Quelques nouvelles tout d'abord.
Le gros des troupes est rentré la nuit dernière avec pas mal de fatigue, beaucoup de bonheur et néanmoins une réelle appréhension pour ce vieux SNAFU que nous avions entouré de soins jaloux pendant dix jours et que avions dû laisser sans surveillance.
Nos trois Pathfinders dans leur fourgon ont pris la route mardi à midi et font étape ce soir dans l'est de la France.
Le SNAFU special a lui aussi pris la route cet après-midi à 16h15 après des heures et des heures perdues pour tel coup de tampon ou telle signature, mais avec les honneurs puisque la route d'accès à la nationale avait été fermée pour permettre son passage et qu'il était escorté par plusieurs voitures de police. A l'heure qu'il est il doit terminer sa traversée de la Croatie et il n'était que temps puisque l'autorisation obtenue pour le passage du convoi dans ce Pays expirait ce soir à 23 heures. Sacré avion, toujours SNAFU jusqu'au bout des ailes.

La Normandie l'attend en début de semaine prochaine. Nous vous tiendrons informés.
Merci à tous ceux qui ont eu le coup de coeur pour cette belle histoire et ont participé, de près ou de loin, pour beaucoup ou pour un détail, à la réussite de ce projet.
Cordialement
Olivier

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Jeudi 29 novembre 2007

Bonjour à tous,

Je suis décidément un éternel optimiste. Dans la nuit un appel téléphonique me ramène à la réalité. Les camions sont bloqués depuis 20H30 à la frontière entre la Bosnie et la Croatie au point de passage de Brod qui correspondait à l'itinéraire fourni par les autorités de Bosnie pour le passage du convoi.

Le chef du poste douanier indique que si ça ne tenait qu'à lui, il l'aurait laissé passé mais qu'il a reçu des ordres de son supérieur pour bloquer le convoi.
Motif invoqué : cet avion est une arme (puisqu'il est donné par le ministère de la défense) et pour les armes le règlement douanier prévoit que le point de passage obligé se trouve 100 km plus à l'Est, là où bien sûr notre convoi exceptionnel n'a pas l'autorisation de circuler.

Résultat immédiat : le convoi est bloqué et l'autorisation de traverser la Croatie n'est plus valable depuis hier soir 23 heures. Le transporteur fera ce matin à la Croatie une demande de prolongation exceptionnelle en invoquant les difficultés douanières et il nous faut trouver une solution pour débloquer la situation coté Bosnien avec une vraie difficulté : cette partie du territoire de BiH correspond à la Republika Srpska où l'autorité de l'Etat est plus que limitée.
Il va falloir jouer serré.
Olivier

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29 11 2007 14h55

Re-bonjour à tous,

La situation est complètement ubuesque.
Le convoi de trois camions a été dirigé vers un poste frontière par la police qui l'a escorté tout au long du trajet.
Arrivé à ce point l'escorte (obligatoire pour le convoi exceptionnel) a rebroussé chemin.

Le passage en Croatie a été refusé en raison du caractère militaire du chargement (à priori une boite de trombonne à partir du moment ou elle est vendue par le ministère de la défense devient arme !) et le convoi doit se rendre au point de passage d'Orasje 120 km plus loin

(voir carte en pièce jointe).


Problème nous n'avons pas d'autorisation de convoi exceptionnel pour ce trajet, plus d'escorte, le trajet convoi exceptionnel déclaré en Croatie n'est plus bon ni dans le temps, ni pour le lieu d'entrée. La situation est totalement bloquée en dépit de l'intervention de notre ambassade ainsi que des représentations diplomatiques de l'Allemagne et des Etats-Unis.

Nous vous tenons informés dès que possible et commencons à alerter la presse.
Cordialement

Olivier PAZ

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Bonsoir Jeudi 29 novembre 2007

"Ils sont toujours en Bosnie. Ils sont au point de la frontière ou l'escorte obligatoire pour les transports exceptionnels les a laissé (ce qui était normal ) pour rebrousser chemin.

Là ou les choses se compliquent c'est que les douaniers ont décidé de considérer ce vieil avion comme une arme, que les armes ne peuvent être dédouannées qu'à Orasje 150 km plus loin.

Or pour se rendre là bas nous n'avons pas d'autorisation de convoi exceptionnel ni d'escorte et il semblerait que l'on demande encore trois ou quatre jours de délai pour les obtenir (sans compter le week end).
Voilà exactement où nous en sommes en dépit de l'appui de plusieurs ambassades.
Olivier

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Vendredi 30 novembre 2007 16h21

Bonsoir
"Bloqué depuis mercredi soir 20h30, notre convoi vient enfin de recevoir l'autorisation de transport exceptionnel pour se rendre à Orasje, point frontière où il est autorisé à passer en Croatie.

Bien qu'escorté par plusieurs véhicules de police, compte-tenu du détour et de l'état des routes, il lui faudra bien quatre heures pour arriver à la frontière.

Cette fois-ci, c'est peut-être parti pour de bon.."
Croisons les doigts pour qu'ils puissent enfin quitter ce pays!

Béatrice
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Vendredi 30 novembre 2007 21h04

"Notre avion" est entré en Croatie par Orasje sans aucune difficulté.
Le convoi est donc maintenant en route pour la Slovénie. Cross your fingers !

Bonne nuit à tous.
Béatrice
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Samedi 1 décembre 2007 15h35

Le convoi a traversé la Croatie sans difficulté, a été retenu deux heures aux frontières Slovènes (la porte de l'Europe) le temps de justifier une fois encore qu'il ne s'agissait pas d'un redoutable matériel de guerre.
A cette heure la Slovénie est traversée et le convoi va stationner près de la frontière autrichienne qu'il franchira lundi matin une fois levée l'interdiction de circulation des poids lourds.

Etant maintenant en Europe les frontières ne sont que virtuelles et nous ne devrions pas connaître de nouvelles difficultés.
Je vous transmettrai demain les noms des villes traversées en France (convoi de 2ème catégorie interdit d'autoroute). L'arrivée des camions est prévue à Carpiquet entre mercredi soir et jeudi soir.

A force de croiser les doigts depuis six mois voilà maintenant qu'ils ont du mal à revenir à leur position initiale.

Olivier PAZ
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Lundi 3 décembre 2007
Bonsoir
Voilà les villes traversées (ou contournées par périph) par le convoi
(entrée en France demain vers midi, arrivée à Carpiquet jeudi en fin d'après midi) :

- Strasbourg
- St Avold
- Pont à Mousson
- Verdun
- Chalons en Champagne
- Reims
- Soisson
- Compiègne
- Beauvais
- Marseille en Beauvaisis
- Gournay en Bray
- Rouen
- Lisieux
- Bretteville sur Odon
- Carpiquet

Cordialement

Olivier PAZ

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Lundi 3 décembre 2007 19h37

Bonsoir à tous et merci une fois encore pour l'intérêt que vous avez montré pour cette belle aventure du SNAFU special. "Notre" avion sera demain aux portes de la France.

Dès cet instant SNAFU ne voudra plus dire : situation normal : all fucked up (situation normale : on l'a dans le derrière) mais situation normal : Aircraft Freed Up (avion libéré).
Nous ramenons en France un avion impertinent, toujours limite du crash, mais qui a toujours réussi au dernier moment à surmonter les épreuves.

Un grand vétéran qui au cours de ses 64 années d'existence en a vu beaucoup et qui, la semaine dernière, n'a échappé aux ferrailleurs qu'à 48 heures près.
Nous ramenons en Normandie un avion que nous avons démonté avec soin, avec douceur, avec patience dans les règles de l'art, proscrivant l'usage de la disqueuse pour le préserver comme s'il devait revoler un jour.

Tout le team SNAFU est HEUREUX, pleinement heureux de ce beau résultat, fruit de tant de mois de travail et d'espoir.
Je voudrais profiter de ce moment pour remercier tous ceux, et ils sont très nombreux, dans les ministères, dans les ambassades, dans les DDE, qui ont fait en sorte que ce qui était nécessaire devienne possible.

Cet avion a créé autour de lui un véritable élan, une dynamique et nombreux sont ceux que j'ai vu succomber à son charme ou à l'évocation de son passé glorieux.

Merci enfin à tous ceux qui nous on encouragé et redonné espoir quand le moral était en baisse.
L'arrivée du SNAFU à Carpiquet n'est qu'une première étape.

Il nous faut ensuite le restaurer pour qu'il soit prêt en juin prochain lorsque les familles américaines des membres d'équipage viendront le découvrir.

Il faudra 2.500 heures de travail et près de 30.000 € pour parvenir à ce résultat, pour lui assurer un avenir digne de son histoire. Parlez en autour de vous.

Nous, nous avons été le chercher, maintenant il faut nous aider.
Merci à tous.
Olivier PAZ
http://www.batterie-merville.com/


A SUIVRE !!!